Biographie

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Originaire de Shawinigan, Serge Denoncourt est un des acteurs et des metteurs en scène les plus prolifiques du théâtre québécois avec plus de 120 mises en scène. Après avoir fondé et dirigé le Théâtre de l’Opsis en 1984, il assume de 1994 à 1997 la direction artistique du Théâtre du Trident à Québec. Un parcours assez exceptionnel pour celui qui avait d’abord envisagé d’étudier la médecine avant d’être admis à l'École nationale de théâtre du Canada, puis inscrit au programme de théâtre du Collège Lionel-Groulx. Il a mis en scène non seulement les plus grands classiques du théâtre international, de Molière à Tennessee Williams en passant par Tchékhov, mais aussi les plus grandes pièces de nos plus brillants dramaturges dont Michel Tremblay et Michel-Marc Bouchard. En 2012 et 2015, il signe la mise en scène des deux créations récentes de Michel-Marc Bouchard, Christine, la reine-garçon et La Divine Illusion

En plus de son travail pour l'Opsis et le Trident, il a également dirigé au Cégep Lionel-Groulx, au théâtre Denise-Pelletier, au théâtre de Quat'Sous et au théâtre du Nouveau Monde.

Artiste polyvalent, il travaille également à l'opéra et en variétés. Il est le metteur en scène du spectacle d'Arturo Brachetti et a développé le concept visuel et artistique de deux tournées mondiales de la star européenne Eros Ramazzotti.

Le récipiendaire de quatre Masques et d’un Molière (Paris, 2000) a également conçu et mis en scène le spectacle Criss Angel Believe du Cirque du Soleil à Las Vegas.

À l'été 2011, en compagnie du gagnant du concours de danse So you think you can dance, le jeune Nicolas Archambault, il met sur pied un spectacle avec de jeunes tziganes à Belgrade nommé GRUBB The Musical, un projet mis sur pied pour soutenir les jeunes avec des projets éducatifs et artistiques. Ils se produiront au Festival international de jazz de Montréal dès l'été 2012.

En 2015, il devient une figure connue du grand public alors qu’il devient juge à l’émission Les Dieux de la Danse à Radio-Canada.

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guilda

Guilda, aussi connu sous le nom de Jean Guilda, est une figure mythique des belles heures du quartier des Spectacles des années 1950 et 1960. Né Jean Guida de Mortellaro à Paris en1924, décédé à Montréal en 2012, il est vraiment le père du travestisme au Québec. Après avoir débuté sa carrière en France où il est la doublure de Mistinguett et personnifie à la perfection Marlene Dietrich, une tournée solo aux États-Unis l’amène en Amérique du Nord et il s’installe finalement à Montréal en 1955. C’est la belle époque des cabarets montréalais concentrés sur les rues Ste-Catherine et Saint-Laurent qui reçoivent les grands noms de la chanson française et américaine. Guilda y fait rapidement les belles heures de la Casa Loma (aujourd’hui le Club 281) avec ses spectacles de cabaret où, vêtu de toilettes extravagantes, il imitait parfaitement les Marlene Dietrich, Rita Hayworth, Mistinguett, Édith Piaf et autres Marilyn Monroe, Bette Davis, Lucille Ball.

L'artiste transformiste devient une célébrité des cabarets de Montréal et une des plus grandes vedettes québécoises de l’époque. À la suite de son succès au Québec, il fait des tournées un peu partout au Canada et aux États-Unis. Alors que s’amorce le déclin des cabarets, en avril 1965, Guilda présente un spectacle à la Place des Arts, salle surtout réservée jusqu’alors aux vedettes étrangères de passage à Montréal. Il incarnera par la suite le Chevalier d'Éon dans le feuilleton télévisé Les Grands Esprits à Radio-Canada. Il tient aussi régulièrement l’affiche au Théâtre des Variétés de Montréal pendant des décennies.

Bisexuel, marié, deux fois à une femme, tout en entretenant des relations difficiles avec des hommes, il a alimenté par son ambigüité sexuelle les journaux à potins québécois qui ont publié régulièrement des articles sur sa vie privée. Les célébrations de la fierté LGBT de Montréal 2010 où il s'est présenté sur la scène pour un court moment et a suscité l’enthousiasme, ont souligné l'importance et la grande carrière de cet homme qui a été le premier travesti à se montrer au Québec dans les années 1960.

 

La Poune noir et blancIl y aura vint ans cette année que s’éteignait Rose Ouellette, mieux connue et appréciée des Québécois comme La Poune, la reine du burlesque. Née dans le Faubourg Québec en 1903, dans le quartier qui allait devenir le Village, elle a fait les belles heures du Théâtre National, la plus vieille salle de spectacles encore ouverte du quartier, coin Sainte-Catherine et Beaudry. C’est la belle époque du burlesque, avant l’arrivée de la télévision, et La Poune y devient légendaire avec son personnage coiffé d’un chapeau de matelot et sa voix rude qui peut facilement passer pour masculine. C’est le célèbre Olivier Guimond père qui lui apprend son métier et la surnomme très tôt La Poune pour que ça rime avec son propre nom de scène, Ti-Zoune. Ce duo connaît d'énormes succès aussi bien à Montréal qu'à Québec et Ottawa.

C’est ainsi qu’en 1928, Rose Ouellette devient directrice du Théâtre Cartier à St-Henri et forme une troupe de burlesque qui compte dans ses rangs Juliette Pétrie qui sera sa partenaire durant plusieurs décennies. Après huit ans au Théâtre Cartier, Rose Ouellette devient en 1936 directrice du Théâtre National et devient la première femme en Amérique du Nord à avoir dirigé deux théâtres. Elle acquiert un statut de célébrité nationale et remporte d'immenses succès. Pendant 17 ans, la foule se pressera tous les soirs aux portes du National pour entendre La Poune entonner sa chanson-thème C'est d'la faute à poupa et présenter, dans des numéros de comédie et de chant, de nouvelles vedettes, dont Alys Robi qui y fait ses débuts.

Tous les grands acteurs burlesques de cette génération ont joué au Théâtre National dirigé par Rose Ouellette, les Manda Parent, Paul Desmarteaux, Juliette Huot, Olivier Guimond fils, Jacques Normand, Léo Rivest et bien d’autres. Quand la télévision de Radio-Canada entre en ondes, Rose Ouellette quitte le Théâtre National en 1953 pour se joindre à la troupe de Jean Grimaldi pour laquelle elle effectuera, durant quelques saisons, des tournées dans tout le Québec.

Rose Ouellette femme

Il faudra attendre les années 1960 pour que la télévision et le cinéma québécois naissant passent par-dessus leurs préjugés et fassent appel à Rose Ouellette en lui accordant des rôles dans des téléromans ou des films. Elle se produira par la suite pendant vingt ans et demeurera la grande reine du burlesque québécois jusqu'aux derniers moments sur scène au Théâtre de Variétés de Gilles Latulippe pour ne prendre sa retraite qu’à l’âge vénérable de 90 ans, trois ans avant sa mort. Elle sera décorée de l’Ordre national du Québec en 1990.

Après un court mariage duquel naîtra une fille, Rose Ouellette est toujours demeurée discrète sur sa vie sentimentale. Mais plusieurs racontent qu’elle aura été la première lesbienne à faire sa marque dans ce qui est maintenant le Village.

francois cormier-2011

François Cormier a permis au cinéma de prendre une toute autre place à Percé, voire même en Gaspésie. L’événement, devenu désormais un rendez-vous incontournable pour les amateurs de culture dans l’Est du Québec, donne à l’enfant du pays un statut forcément particulier. Depuis huit ans, au mois d’août alors que les cieux se remplissent des étoiles filantes dites perséides, Percé voit toutes les stars briller sur grand écran avec les Percéides.

Celui qui avait quitté sa région natale pour « apprendre son métier » à Montréal, a ensuite voulu revenir sur ses terres pour faire vivre aux habitants de son coin des émotions artistiques qu’on pense souvent réservées aux grandes villes. Après avoir été impliqué dans le milieu culturel comme commissaire, programmateur et collaborateur pour le Festival des Grandes Écoles de Cinéma du Monde, le Festival Vues d'Afrique et pour le Festival international du Jeune Cinéma de Montréal, en 1992, il fonde Champ Libre, un diffuseur montréalais dans les domaines des arts électroniques et de l’architecture dont il a assumé la direction artistique de 1992 à 2007. En 2008, il crée en Gaspésie un tout nouvel événement dans les domaines du cinéma et de l’art contemporain, Les Percéides, festival international de cinéma et d’art de Percé, et La Nuit du cinéma à Percé, une activité de diffusion hivernale en plein air sur le site historique Charles Robin sur la plage de Percé.

Avec cette initiative, François Cormier fait la part belle à un genre méconnu pour le grand public qui l’assimile parfois à un art obscur, le cinéma d’auteur, qu’il soit québécois ou international. Il met également en avant la création 100% gaspésienne, rêvant doucement à donner l’impulsion nécessaire pour l’éclosion d’une jeune génération de cinéastes du coin qui n’auraient pas besoin de partir, à Montréal ou ailleurs, pour réussir.

www.perceides.ca

 

Léa Pool

Léa Pool fait partie de ces femmes et de ces hommes qui ont choisi Montréal, dans son cas il y a plus de quarante ans. Née à Genève d’un père d’origine juive polonaise et d’une mère suisse alémano-italienne et protestante, elle immigre en 1975 pour étudier en Communications à l’Université du Québec à Montréal.

Réalisatrice et scénariste, Léa Pool est toujours demeurée discrète sur sa vie privée. Son identité sexuelle, vacillant entre gaie et bisexuelle, se fait sentir dans son observation continue des frontières entre les relations homoérotiques et homosociales chez les femmes comme dans son premier succès primé, La femme de l'hôtel en 1984, et dans son affection pour les triangles amoureux. C’est un sujet familier pour la réalisatrice comme femme juive et immigrante, mère monoparentale de surcroit.

Dans Rispondetemi, réalisé dans le cadre de l’anthologie Montréal vu par... à l’occasion du 350e anniversaire de la ville, son histoire d’une femme accidentée en route vers l'hôpital dans les bras de son amante à travers un parcours fou dans les rues de Montréal, considérée comme l’un de ses chefs-d’œuvre, est certainement son film le plus ouvertement lesbien. Les films les plus puissants de Pool sont ceux qui s’inspirent de ses expériences personnelles comme Anne Trister, sorti en 1986, le récit d’une artiste bisexuelle immigrante en conflit avec ses parents, tout comme Emporte-moi sorti en 1999. Avec À corps perdu, elle adapte le roman Kurwenal de l’écrivain Yves Navarre et explore l’homosexualité masculine.

Grand succès auprès du public, son film La Passion d’Augustine, sorti en 2015, a remporté six prix au Gala du cinéma québécois dont ceux de meilleur film et meilleure réalisatrice. En remportant le prix de meilleure réalisatrice, Léa Pool devenait la première femme à remporter ce prix dans le cadre de ce Gala.